Avril 2023

Je l'avoue, je suis allée à Pise, car, pour moi, il ne pouvait en être autrement ! On ne peut décemment aller en Toscane et ne pas faire étape à Pise et/ou à Sienne ! J'avais une préférence pour Sienne, et en définitive, pour des raisons d'organisation, je suis allée à Pise. Mais Sienne reste une étape à réaliser et figure déjà sur la liste de mes prochaines visites dans cette belle région italienne.

Finalement, j'ai passé une journée très agréable dans cette jolie petite ville qui reste une des plus célèbres villes de Toscane, célèbre pour sa tour penchée, mais qui propose d'autres sites à visiter tout à proximité et tout autant (sinon plus) intéressants que sa tour légendaire.

Pise a une histoire riche qui ne doit pas être oubliée. Cette ville a traditionnellement bénéficié d'une position favorable sur le fleuve Arno. Aujourd'hui, Pise est une grande ville étudiante. L'une des personnes les plus célèbres à y avoir étudié est Galilée.

Vous trouverez, ci-après, un aperçu de ma promenade avec quelques brèves explications.

Piazza dei Miracoli

L’intérêt principal de Pise est la "Piazza Dei Miracoli", inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987. Cette vaste esplanade entourée de murs médiévaux est le cœur religieux de la ville. Selon l'expression de Gabriele D'Annunzio (prince de Montenevoso, et écrivain italien, 1863-1938), ces monuments sont des miracles en raison de leur beauté et de leur originalité : le baptistère, le Cimetière, la cathédrale et son campanile, la tour de Pise. La construction de ces bâtiments fut réalisée entre le 11ème siècle et le 14ème siècle.

Il faut rappeler que Pise fut une grande puissance, et le commerce maritime fut florissant au Moyen-Age. Au 12ème et 13ème siècle principalement, Pise fut une grande puissance aux côtés de Gênes ainsi que de Venise sa grande rivale. 


Sur l'image, on peut voir l’église Santa Maria della Spina, une petite église située sur la rive gauche de l’Arno

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption

(cattedrale di Santa Maria Assunta)

Pour l'histoire, c'est avec le dixième du butin ramené des expéditions contre Palerme la musulmane à l’époque, que fut construite la cathédrale, de style roman. Le début des travaux démarrèrent à partir de 1063, sous la direction de l’architecte Buscheto, et le monument fut consacré en 1118 par le pape Gélase II.

Construite en forme de croix de style byzantin, le bâtiment est imposant et facilement reconnaissable par ses façades en marbre blanc.

L’intérieur est constitué de cinq nefs d’une longueur de 100 mètres, agrémenté d’un plafond à caissons datant du 17ème siècle, recouvert de dorure et illustré des armoiries des Médicis. Les colonnes corinthiennes en granit proviennent de l’ancienne mosquée de Palerme, ramenées comme butin lors de l’expédition de 1063. Les murs sont recouverts de marbre noir et blanc.

La grande mosaïque de l’abside représentant Le Christ en majesté, entouré par la Vierge et de saint Jean l’évangéliste a été achevée par Cimabue en 1302, et a miraculeusement survécu à l’incendie de 1595. Le Saint Jean l’évangéliste est la dernière œuvre de l’artiste avant sa mort et l’une des rares possédant un document certifié.

La chaire sculptée par Giovanni Pisano entre 1302 et 1311 repose sur six colonnes de porphyre et cinq piliers, représentant des figures allégoriques et religieuses.

Des portes de bronze, fondues en 1602 d’après les dessins de Jean de Bologne, remplacent celles existant à l’origine et détruites dans un incendie en 1595.

Au-dessus des portes, on retrouve quatre galeries superposées.

La Tour de Pise (Torre di Pisa)

La célèbre tour penchée est le campanile de la cathédrale de Notre Dame de L’Assomption, c’est à dire que c’est son clocher. Sa construction débuta en 1173 et est considérée comme un chef-d’œuvre de l’art roman toscan en marbre.

Son inclinaison est apparue très rapidement pendant sa construction, du fait qu’elle a été édifiée sur une plaine alluviale. Ce défaut serait dû soit à un défaut de fondation, soit à un affaissement de terrain dû à une roche : la marne. Elle s'est mise à pencher quelques années seulement après le début de sa construction et a paradoxalement pu résister à quatre forts tremblements de terre car le sol argileux qui est à l'origine de son instabilité est aussi responsable de sa capacité à ne pas s'effondrer en cas de séisme.

On peut atteindre le sommet de la tour par un escalier intérieur en colimaçon de 293 marches. 

Bizarrement, en fonction de l'endroit d'où l'on photographie la tour, celle-ci semble pencher moins, mais ce n'est qu'un défaut d'optique.

Saviez-vous que la Tour de Pise n'est pas la tour la plus inclinée au monde? La Tour de Pise a 3,97 degrés de pente vers sud, mais la tour la plus inclinée au monde a une inclinaison de près de 5,7 degrés et se trouve en Basse-Saxe, dans le nord de l'Allemagne, c’est le clocher de Suurhusen.

Le Baptistère Saint-Jean de Pise (Battistero di San Giovanni)

Les travaux de cet édifice ont débuté en et Diotisalvi est le nom de l’architecte qui en fut chargé. Ces informations sont attestées par une inscription en deux parties, placée sur les colonnes internes, à gauche et à droite de la porte principale de l’édifice : « Cette église fut établie au mois d’ »  ; « Diotisalvi est l’architecte de cet ouvrage ».

Le Baptistère est considéré comme le deuxième plus ancien bâtiment de la Piazza dei Miracoli. Il est  aussi le plus grand baptistère du pays. Sa base est de style roman d’influences pisane et lombarde puis gothique à partir du second étage. C’est un exemple du passage du style roman au style gothique. Il présente une acoustique exceptionnelle.

Les fonts baptismaux sont constitués d’une vasque octogonale, posée sur une base de forme identique à trois gradins, en marbre blanc incrusté de pierres vertes et de motifs géométriques. À l’extérieur, chaque côté de la vasque est revêtu de deux plaques de marbre blanc sculptées et incrustées. Chaque plaque est décorée en son centre d’une fleur sculptée, circonscrite par un encadrement à motif végétal. Les huit côtés sont bordés en haut et en bas par un corniche de marbre rouge.

En 1396, l’orfèvre Turino di Sano réalisa très probablement la statue de Saint Jean-Baptiste qui domine le baptistère. Celle qui se trouve à l’intérieur, bien plus tardive (20ème siècle), est de Italo Griselli. La statue est en fonte.

Le Camposanto monumentale, également connu sous le nom de Campo Santo

C'est l'endroit où je me suis sentie merveilleusement bien. Je le trouve superbe, raffiné, atypique.

Le Camposanto fut le dernier monument érigé sur la célèbre place des miracles. Il a été fondé en 1277 pour abriter les nombreux tombeaux éparpillés jusque-là autour de la cathédrale. A partir du 16ème siècle, ce cimetière abrita les tombeaux des plus prestigieux professeurs de l'Athénée de Pise, ainsi que des membres de la famille Médicis, qui dominaient alors la ville. Le 27 juillet 1944, alors que la Seconde Guerre mondiale touche à sa fin, une grenade heurte le toit. Un incendie se déclare et le plomb de la charpente s’incruste à jamais dans le sol en marbre des pierres tombales.

Pour l'histoire de ce lieu, il faut retenir qu'au 12ème siècle, l'archevêque Ubaldo Lanfranchi a ramené des navires entiers de terre sacrée du Golgotha, lieu de la crucifixion du Christ, pendant les Croisades. En 1278, Giovanni di Simone, le même architecte qui a conçu la tour penchée, a été appelé pour créer une structure afin d'enfermer cette terre sainte. Il a conçu un cloître de marbre qui est devenu le cimetière principal pour la classe supérieure de Pise jusqu'en 1779.

Les arcades jouent avec le vent.

Ce cimetière qui ressemble à un immense et noble cloître de style gothique présente des arches en marbre complexes entourant une cour centrale, des fresques du 16ème siècle, des chapelles et des rangées de sarcophages romains.

Le cimetière contient une collection de 84 sarcophages romains. La coutume de réutiliser d'anciens sarcophages pour d'éminentes personnalités politiques et militaires de la ville est attestée depuis le 11ème  siècle. Entre 28 et 31 sarcophages romains ont été réutilisés. Cette réutilisation a également une valeur symbolique : elle veut être la preuve du rôle de Pise en tant que puissance maritime et en tant qu'héritière de la Rome antique. 

Sarcophage de Giratto, Biduino et atelier (1170-1176).

Scène de la bataille entre les Romains et les Barbares.

Monument funéraire

Sarcophage des époux

Tombeau de l'astronome et physicien Ottaviano Fabrizio Mossotti (mort en 1863)

La figure couchée représente la science. beauté douce immortalisée dans le marbre.

Les murs étaient à l'origine couverts de fresques ; la première fut réalisée dans les années 1330, la dernière, environ trois siècles plus tard.

Les fresques particulièrement bien conservées du Trionfo della Morte, réalisées au 14ème par un anonyme, inspirèrent à Franz Liszt sa composition Totentanz.

Chaînes de Porta Pisano

Certaines parties de la grande chaîne qui fermait l'ancien port de Pise, sont conservées à l'intérieur du Campo Santo. Après la défaite des Pisans lors de la bataille de la Meloria (1284), la chaîne avait été brisée en différentes parties amenées à Gênes, où elles ont été suspendues en guise d'avertissement à la Porta Soprana (porte du centre historique du port de Gênes), ainsi que dans diverses églises et palais de la ville. Elles furent ensuite données aux Florentins, qui les rendirent à la ville de Pise en 1848.

Les remparts de Pise (Mura di Pisa)

Les remparts entourent le centre historique de Pise. Son origine remonte à l’époque romaine, les fortifications ont été ensuite renforcées en 1155 et elles ont été presque complètement conservées. 

Les 3 kilomètres de murailles commencent derrière le baptistère et finissent en plein centre ville de Pise. Tout le long de ma promenade, j'ai pu ainsi admirer la tour penchée vue des remparts, profiter de belles vues sur la montagne "Monte Pisano" au loin, voir les nombreux clochers pisans qui bordent les remparts.

Quartier Borgo Stretto

Borgo Stretto est le quartier au cœur de la cité médiévale de Pise. En quittant la cité, je  suis passée par ce quartier pour me rendre à la gare de Pise à pied et reprendre le train pour Florence. J'ai pu assister à une sorte de procession de personnes costumées de l'époque Renaissance. Je n'ai malheureusement pu savoir quelle était la raison de cette procession. Voici quelques photo des personnes costumées.

Nous arrivons à la fin de ma journée passée à Pise. Ce fut une très belle journée, et, contrairement à mon impression avant d'arriver dans cette belle cité, je sais que j'y retournerai sans aucun a priori lors de mon prochain séjour en Toscane. Pise propose de nombreux beaux endroits intéressants à visiter, et je compte les découvrir.

Merci d'avoir lu cet article. J'espère que vous avez apprécié ce partage. Je vous dis à bientôt.

Christiane Muller

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