Relativement inclassable dans l'art français du 19ème siècle, Pierre Cécile Puvis de Chavannes était un peintre spirituel et symboliste avant l’heure, guère compris par ses contemporains.
Artiste lettré, rêveur, idéaliste, allégoriste, présenté comme un homme bienveillant et modeste, Puvis de Chavannes n’a jamais cherché le succès à tout prix. La reconnaissance vint à lui assez tard, et principalement comme peintre de décors.
Né à Lyon en 1824, Puvis de Chavannes était le fils d’une riche famille bourgeoise. Son père était ingénieur, tout comme son frère aîné, et Pierre était destiné à suivre le même chemin. Mais il découvrit rapidement sa passion pour l'art et rejoignit dans un premier temps l'atelier du peintre français néerlandais Henry Scheffer. Au cours de cette période il voyagea souvent en Italie et côtoya Eugène Delacroix et Thomas Couture qui lui enseignèrent également la peinture.
Ce n’est qu’à 30 ans que Puvis de Chavannes trouva sa voie, en produisant le décor de la salle à manger de la résidence de son frère à Brouchy : Les Quatre saisons et le Retour de l’enfant prodigue.
Ses œuvres sont représentatives du genre allégorique, dont il fut un des plus réputés représentant. A la fin du 19ème siècle, le genre allégorique n’eut plus autant de succès et fut rapidement remplacé par le réalisme et l’impressionnisme, célébrés par les amateurs d’art.
C’est alors qu’apparait un nouveau courant, le symbolisme. Le peintre reçut alors de nombreuses commandes de décors muraux, notamment des commandes publiques dont celles du musée des Beaux-Arts de Lyon.
Entre 1874 et 1878, on lui demanda d’exécuter des peintures murales pour le Panthéon pour lesquelles il choisit comme sujet des épisodes de la vie de Sainte-Geneviève, car avant de devenir le Panthéon en 1875, ce monument était l’église de Sainte Geneviève.
Les peintures de chevalet eurent également leur importance et restent des œuvres capitales dans l'histoire de la peinture.
Décédé en 1898, Pierre Cécile Puvis de Chavannes, auquel cinq cent cinquante artistes des tendances les plus opposées rendirent hommage lors d'un grand banquet présidé par Rodin, en 1895, fut l'un des maîtres de la peinture française.