Gustave  COURBET

C’est dans le Doubs, dans le village d’Ornans, le 10 juin 1819, que le jeune Gustave (Jean-Désiré Gustave pour l’état civil) a vu le jour. Issu d’une famille de riches paysans propriétaires fonciers, il fut l’aîné d’une fratrie de cinq enfants dont il fut le seul garçon.

Ses études au Petit Séminaire d’Ornans lui firent fréquenter les cours du père Claude-Antoine Beau, un ancien élève de l’artiste préromantique Charles-Jean Gros (1771-1835), qui l’initia au dessin. De cette période date le premier de ses autoportraits, sobrement intitulé "Autoportrait, à l'âge de 14 ans". 

En 1837, il rejoignit le Collège Royal de Besançon où il fréquenta le cours de peinture de Charles-Antoine Flajoulot (1774-1840). Peu enclin à la discipline requise pour des études classiques, le jeune Gustave se tourna délibérément vers les arts graphiques.

1839 marque l’arrivée du jeune homme dans la capitale et c’est là que l’artiste en devenir qu’il était va éclore. Le jeune homme délaissa assez vite ces études ennuyeuses et se livra à plein temps à la peinture. Durant cette période, il fréquenta assidûment les ateliers de Charles de Steuben (1788-1856) et de Charles Suisse (1813-1871). 

Le Romantisme dominant de cette première moitié du 19ème siècle imprègna ses premières toiles. Comme tout artiste investi dans son apprentissage, il passa des heures au Louvre où il s’exerca à copier les plus grands : Rembrandt, Rubens, Caravage ou Titien.

Il s’initia à l'œuvre de Vélasquez et il admira particulièrement Géricault et Delacroix.

Au début des années 1840, Gustave Courbet se détourna sensiblement des peintres romantiques, notamment sous l’influence de son ami, Charles Baudelaire, qui l’incita à tracer sa voie et à représenter la réalité du monde dans toute sa beauté comme dans sa laideur, sans fard ni artifices.

En 1848, l’artiste est exposé au Salon qui accepta une dizaine de ses toiles, qui le firent connaître au public.

L'Atelier du peintre, 1855, huile sur toile 

Elle est exposée depuis 1986 au musée d'Orsay, rez-de-chaussée, dans la salle Courbet.

S’il fallait résumer la quête esthétique de l'artiste, deux œuvres s’imposent : "Un Enterrement à Ornans" (1850) et "L’Origine du monde" (1866).

Cette toile figure en bonne place au musée d’Orsay depuis 1995, et continue encore aujourd’hui de déclencher des réactions hystériques chez certains "bien pensants".

Les années 1870 virent s’accumuler les dettes de l’artiste en même temps que déclina sa santé. 

Installé en Suisse au bord du lac Léman, c’est là qu’il décéda le 31 décembre 1877. Il faudra attendre 1919 pour que ses restes soient rapatriés à Ornans.

Avril 2024