Emile-Antoine BOURDELLE

Né en 1861 à Montauban d’un père menuisier-ébéniste, Emile-Antoine Bourdelle manifesta très jeune de grandes dispositions pour le dessin, qu’encouragea vivement son maître d’école.

Il s’intéressa aussi particulièrement au modelage. Admis à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, il se démarqua par son rejet de l’enseignement académique. Il passa tout de même le concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, où il fut reçu second, et intégra l’atelier d’Alexandre Falguière. Décidé à pratiquer son art comme bon lui semble, Antoine Bourdelle le quitta un an plus tard pour s’installer dans son propre atelier.

Ses premières années à Paris furent dures, il connu la misère et tomba gravement malade. Son pays, sa famille lui manquaient. Il proposa alors à ses parents de venir s’installer avec lui, dans son atelier, comptant sur la chaleur familiale pour adoucir les désagréments de la vie d’un jeune artiste.

Ses premiers succès arrivèrent à l’occasion de ses participations au Salon des Artistes Français. "La Première Victoire d’Hannibal", aujourd’hui au musée Ingres, lui attira ses premières éloges parisiennes dès 1885, mais c’est en vendant des dessins à la maison d’édition Goupil, auprès de Théo Van Gogh, le frère de Vincent, qu’il gagna sa vie.

En 1893, il rencontra Rodin, qui l’embaucha comme praticien. Leur collaboration dura une quizaine d’années et une véritable amitié se tissa entre les deux hommes.

Au tournant du siècle, Bourdelle fut désormais un sculpteur connu. Il fit sa première exposition personnelle à Paris, en 1905.

Cette première décennie du siècle inaugura une période de grands bouleversements dans la vie du sculpteur qui quitta l’atelier de Rodin, son maître et ami. Le succès et la curiosité l’amenèrent à faire des séjours de plus en plus nombreux à l’étranger : Genève, Berlin, Varsovie…

Un peu plus tard, de 1910 à 1913, l’artiste réalisa, à Paris, le décor du Théâtre des Champs-Élysées, témoignage éclatant de ses dons de sculpteur-architecte.

Le Fruit, 1911, Bronze

Sculpture exposée actuellement au Petit Palais à Paris.

C’est en pleine gloire que le sculpteur s’éteignit au Vésinet, après une brève maladie, le 1° octobre 1929, dans la maison de campagne de son ami, le fondeur Eugène Rudier.

Son œuvre rayonne largement tant en France qu’à l’étranger dans de nombreux lieux publics et institutions culturelles.

Avril 2024