Avril 2024

Construit au 18ème siècle pour accueillir le garde meuble de la Couronne, l’ancêtre du Mobilier National, il changea de fonction à la Révolution, lorsque Louis XVI fut obligé de quitter Versailles pour s’installer aux Tuileries avec son gouvernement. 

Le secrétaire d’Etat à la Marine s’installa alors dans le palais du Garde-Meuble dont le nom fut transformé en Hôtel de la Marine.

Lieu d’accueil de l’Etat-major de la Marine pendant plus de deux cents ans, la Marine nationale y siégea jusqu’en 2015. Administré depuis par le Centre des Monuments Nationaux, l’Hôtel de la Marine a été restauré et a ouvert ses portes au public en juin 2021.

Je vous recommande la visite de ce lieu historique qui a préservé l’atmosphère du 18ème siècle. L'attribution d'un casque dernière génération, Le Confident (un casque offrant un son 3D spatialisé), permet de suivre une visite théâtralisée, comme si l'intendant de l'époque habitait encore ses magnifiques salons et vous guidait pièce par pièce pour vous faire découvrir tous les secrets du lieu.

En voici quelques images et vidéos. Prenez votre temps et découvrez !

INUTILE DE METTRE LE SON !

On découvre en pénétrant dans la cour de l'intendant de l'Hôtel de la Marine une verrière cristalline de 300 m², diffusant la lumière naturelle.

L'impressionnante verrière imaginée par l’architecte Hugh Dutton

Antichambre carrelée des Appartements des Intendants du Garde-Meuble de la Couronne

Pour tenir la promesse d’un voyage vers le siècle des Lumières, il a été décidé de restituer les appartements de l’intendant dans l’état qui était le leur à la fin du 18ème siècle, en effaçant les traces du passage du ministère de la Marine. Cela fut rendu possible grâce à la découverte des peintures d’origine, sous les couches de peinture plus récentes, et à leur restauration ainsi qu’au recours à des matériaux et techniques de l’époque. Ont peut par exemple découvrir la peinture bleu ciel d’origine dans l’antichambre carrelée, retrouvée après avoir enlevé 18 couches de peinture !

Pour arriver à la seconde Antichambre, on emprunte un petit couloir peint en vert et décoré de tableaux. Cette petite pièce, qui, comme la précédente, servait de "salle d’attente" pour les visiteurs de l’intendant.

La seconde Antichambre est remarquable de simplicité et de beauté. Le parquet géométrique en marqueterie de chêne et de bois exotiques est superbe. On y admire également un magnifique poêle peint en jaune et gris-vert, surmonté d’une plaque de marbre rose.

Grand cabinet de travail de Marc-Antoine Thierry de Ville-d'Avray

Secrétaire abattant (classé trésor national)  de l'ébéniste Jean-Henri Riesener

Le parquet marqueté en acajou et hêtre de Hollande est, là-aussi, sublime avec des motifs géométriques presque contemporains.

On peut admirer des meubles d’exception tout au long du parcours, des chefs-d’œuvre commandés par les Intendants à de grands maîtres ébénistes, classés aujourd'hui trésors nationaux.

Lit à la romaine (genre de lit à baldaquins utilisé au 18ème siècle)

Depuis la chambre, on accède au cabinet de Physique, lieu d’étude et d’expériences en physique et chimie installé par Pierre-Elisabeth de Fontanieu, grand admirateur des sciences. Des outils et des instruments scientifiques y sont aujourd’hui exposés.

Les robinets en bronze à têtes de canards ne sont pas d’origine mais semblables à ce qui se faisait au 18ème siècle

De la chambre de bains privée, on retraverse l’antichambre pour pénétrer dans une pièce de réception, à savoir la salle à manger de l’Intendant.

Le parquet "Versailles", les tentures fleuries, les dessus de portes peints d’oiseaux exotiques colorés, le mobilier, la vaisselle et l’argenterie… font imaginer des dîners importants, mais également joyeux, festifs et conviviaux.

Les corbeilles de fruits sont remplies

Le pain et les huîtres sont déjà entamés, comme si on venait de commencer le repas.

C’est ici que l’intendant et son épouse recevaient leurs invités pour des soirées festives de jeux et de conversations.

Les deux tapisseries des Gobelins, "Les Deux Taureaux" et "Le Chameau", couvrent les murs de la pièce.

L’or est omniprésent, notamment dans les boiseries sculptées en forme de drapés et de guirlandes, spécifiquement étudiées pour refléter la lumière des bougies les soirs de réception.

Même si plus tard, en 1791, l’épouse de l’intendant commandera un appartement plus privé à l’entresol, elle logera souvent dans cette belle et grande chambre. La couleur vert tendre de la brocatelle tendue sur les murs plonge la pièce dans une atmosphère douce et chaleureuse.

Sur la photo ci-dessus, on peut apercevoir une niche pour le carlin de Madame de Ville-d’Avray

Le lit à la Polonaise, une sorte de petit lit à baldaquins, est de Jean-Baptiste Claude Sené.

Attenante à la chambre, une petite pièce étroite faisait office de bibliothèque. C'est là que l’épouse de l’intendant pouvait vaquer à la lecture et travailler à sa correspondance.

A côté de la bibliothèque ont été installés ce qu’on appelle les "lieux à l’anglaise". En réalité des commodités où, au milieu de décors chinois, est installée une chaise d’aisance.

Monsieur de Fontanieu fut le premier intendant à avoir habité l’hôtel de la Marine.

Originellement créée pour Pierre-Elisabeth de Fontanieu, cette pièce, conçue entre 1770 et 1774, intégralement couverte de miroirs, servait au premier locataire des lieux pour des soirées plus intimes voire coquines.

Ensuite, on arrive dans le cabinet Doré qui avait été entièrement masqué dès le 19ème siècle et jusqu’à la restauration récente de l’hôtel de la Marine. 

Dans cet espace étroit et cosy, on imagine Pierre-Elisabeth de Fontanieu ou, après lui, Madame de Ville-d’Avray, travailler ou recevoir pour affaires.

La pièce est peu meublée mais le secrétaire en armoire à abattant en chêne et en amarante décorés de bronze doré est magnifique. Il a été réalisé en 1771 par Jean-Henri Riesener, tout comme le bureau qui trône au centre du cabinet.

En sortant de l’appartement de Madame de Ville-d’Avray, on se se retrouve sur le palier du somptueux escalier d’Honneur, en marbre multicolore, par lequel les invités prestigieux arrivaient les soirs de réception. 

La première pièce que l'on visite est la salle à manger d’Honneur.

INUTILE DE METTRE LE SON ! 

Rythmée de douze colonnes corinthiennes, la loggia de l'hôtel de la Marine a été édifiée au 18ème siècle comme un décor de théâtre pour orner l’ancienne place Louis XV. Au plafond, les caissons abritent les symboles des grandes activités humaines sculptées en bas-reliefs.

Depuis la loggia, on découvre une des plus  belles vues de Paris qui a vu se dérouler de nombreux épisodes de l’Histoire de France : du vol des joyaux de la Couronne à l’érection de l’obélisque en passant par l’exécution de Louis XVI et de Marie-Antoinette !

Vue sur la Place de la Concorde, d'où l'on aperçoit, avec la perspective des Jeux Olympiques de 2024, la construction des gradins des sites éphémères parisiens qui sortent de terre un à un.

Fin de la visite.

On emprunte une dernière fois l’escalier d’Honneur pour regagner le rez-de-chaussée et sortir de l’Hôtel de la Marine.

Parisien ou non, n'hésitez pas de prendre un peu de votre temps pour aller visiter ce magnifique monument.

Merci d'avoir lu cet article. J'espère que vous avez apprécié ce partage. Je vous dis à bientôt.

Christiane Muller

Vous aimez vraiment ? Suivez-moi en cliquant ICI 

et ajoutez cette adresse  octavie11@orange.fr à vos contacts favoris.

Vous avez aimé me lire ? Faites-le savoir à vos proches via vos réseaux sociaux ci-après, et n'hésitez pas à me faire vos commentaires au bas de cette page.

Je prends régulièrement connaissance de vos commentaires très gentils et intéressants, et j'y réponds avec très grand plaisir, mais je masque leur publication sur le site WEB. En revanche, de manière privée, ils permettent d'établir ou de garder le contact avec les personnes qui apprécient l'échange.

Cliquez, ci-dessous, sur le ou les réseaux vers le(s)quel(s) vous souhaitez partager.⬇️

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.