Otto FREUNDLICH
Considéré comme l’un des précurseurs de la peinture non figurative et de l’abstraction, Otto Freundlich (1878-1943) nourrissait une grande admiration pour Vincent Van Gogh et Cézanne. Il développa plusieurs techniques : peintures, dessins, sculptures, mosaïques, gravures, tapisseries, vitraux. Toute sa vie, en théoricien de l’art, il n'a cessé de traduire une “conscience de l’univers”.
Né en 1878 à Stolp (territoire prussien situé en Pologne), Otto Freundlich entama des études d’histoire de l’art et de philosophie avant de voyager, d’abord en Italie, où il dessina et s’initia à la sculpture, puis en France.
Lorsqu’il arriva à Paris en 1908, il loua un atelier au Bateau-Lavoir où il avait pour voisin Picasso, avec qui il se lia très vite d’amitié. Il fréquenta alors Max Jacob, Braque, Apollinaire, Derain, Delaunay, André Salmon entre autres. Avec ces artistes, il partagea son intérêt pour les notions de composition et de décomposition, ainsi que pour les arts africains.
C'est en 1933 qu’il réalisa sa deuxième sculpture monumentale intitulée "Composition", exposée actuellement au Musée d'Art Contemporain à Paris. Ses sculptures monumentales sont considérées comme les premières œuvres non figuratives dans l’histoire de l’art.
Composition, 1933, bronze
A la fin des années 1930, les nazis ont persécuté Otto Freundlich en tant qu'artiste juif de gauche. Son travail a été jugé 'dégénéré" et inclus dans la tristement célèbre exposition itinérante de 1937. La sculpture "Composition" est restée dans l'atelier sous forme de plâtre monumental jusqu'après la deuxième guerre mondiale, lorsqu'un groupe de partisans dirigé par sa veuve, l'artiste Jeanne Kosnick-Kloss, s'est réuni pour réaliser le rêve d'Otto Freundlich de fondre l'oeuvre en bronze.
En 1934, il tenta d’obtenir la nationalité française avec le soutien notamment de Georges Braque mais ne put réunir la somme nécessaire.
En 1937, quatorze œuvres de Otto Freundlich ont été saisies dans des musées allemands et détruites.
Otto Freundlich fut l’un des précurseurs de l’art abstrait. Au même titre que Kandinsky, il est considéré comme un des peintres fondateurs de l'abstraction et du constructivisme.
Touchant à toutes les techniques, il s'intéressa d’abord à la musique puis à la sculpture. Il travailla également à la restauration des vitraux de la cathédrale de Chartres et pris alors conscience de la vocation humaniste et spirituelle de son art.
Lorsqu'éclate la guerre, Otto Freundlich, d'origine juive, fut arrêté par les autorités françaises. Il fut interné puis libéré grâce aux démarches et à l'action de Pablo Picasso. Il se réfugia à Saint-Paul-de-Fenouillet dans les Pyrénées-Orientales et parvint à rester en France jusqu'en 1940. Les tentatives pour permettre à Freundlich de quitter la France pour les États-Unis furent un échec.
Dénoncé par un français et arrêté le 23 février 1943, il fut emprisonné, puis déporté vers le Camp de concentration de Lublin-Maidanek en Pologne où il fut est exécuté.